mardi 24 juillet 2012

The Article Gotham Deserves

 Les lignes qui vont suivre ne sont pas de moi, bien incapable d'une telle prose, et sont honteusement pompées chez mes bons amis de chez Republ33k
En cette veille de sortie en France du dernier Opus de la saga Batman, avec The Dark Knight Rises, intéressons nous plus avant sur la base de ce fantastique Anti-Héros, figure emblématique de la culture pop', à savoir les comics, support originel des aventures du plus grand justicier masqué de l'Histoire.

Je vous souhaite bonne lecture, et vous encourage vivement à aller visiter le site de l'auteur ( Je remet le lien ici ), à commenter et partager l'article. 

Laissons maintenant place aux mots de l'auteur.



Au premières heures de Republ33k, j’écrivais déjà un article sur ce sujet, et ceux qui nous suivent depuis nos débuts s’en souviennent peut-être. Aujourd’hui, à deux jours de la sortie de The Dark Knight Rises, le thème trouve une autre toute autre résonance. Enquête sur la philosophie qui se cache derrière les plus grandes aventures du chevalier noir.
L'année Une par Urban Comics
Enfant, Batman me fascinait. A 20 ans, il me plaît encore. Plus vieux, il me hantera surement. Quand on ne peut pas résister à son côté Fanboy, je crois que la meilleure chose à faire et de l’embrasser. J’ai donc lu, lu et relu, les plus grands comics du chevalier noir. Tout commence avec Year One. Frank Miller, légende à part entière, y réinvente les origines du personnage pour faire face à l’essor de Marvel dans les années 80. Œuvre historique, pour Batman comme pour les Comics, Year One nous livre les bases d’un Batman moderne, plus sombre et plus complexe que les super-héros que nous connaissons tous. Rien ne nous est épargné : La mort des Wayne, l’exil de Bruce, ses premiers pas en tant que Batman…  Une véritable chronique retraçant les débuts d’un héros élevé au rang de mythe. David Mazzuchelli  est au sommet de son art, et dessine une Gotham d’un trait pulp’, diamétralement opposé à la noirceur du scénario. Un cocktail inattendu qui s’interroge sur la justesse et les motivations de la croisade menée par le héros : Batman devient un héros paria, traqué par ceux qu’il cherche à protéger. Un héros qui commet des fautes, un héros finalement plus humain. Toute la force de Year One réside d’ailleurs dans cette idée, puisqu’en mettant en scène la première année de Batman, Miller ramène la légende au niveau du lecteur. Un moyen unique de se plonger dans l’univers définitivement sombre du héros crée par Bob Kane et Bil Finger en 1939.
"Smile"
Tout droit sorti de la fin des années 80′, c’est The Killing Joke qui vint ensuite frapper à ma porte, comme une résurgence du comic book violent et désabusé, comme on pouvait en lire à l’époque de Watchmen. Une époque qui marquera à jamais son auteur, Alan Moore, qui s’intéresse ici au Joker. Et Moore va droit au but. Aux antipodes d’un Watchmen, où les thèmes de réflexion fusent, The Killing Joke attrape un sujet pour ne jamais le laisser filer. Ce sujet, c’est la folie. Les cinquante pages de Brian Bolland viennent l’illustrer à merveille, pour faire de cette mauvaise blague une descente aux enfers, un exemple de folie qui n’appelle nulle réponse. The Killing Joke est un tacle, un tacle fait à un univers entier, qui résonne encore aujourd’hui dans la continuité des aventures du chevalier noir. De nos jours, il est devenu impossible de penser le Joker autrement : Il est devenu la Némésis parfaite, celle qui est au moins aussi connue que le héros qu’elle cherche à détrôner. Aussi fascinante que violente, cette lecture s’impose à tout amateur de bande-dessinée : The Killing Joke sera pour toujours un météore : il arrive de nulle part, percute quelque chose de solide pour le marquer à jamais…
Batman face à son Asile
Mais si l’œuvre de Moore s’intéressait à la psychologie des personnages, l’Asile d’Arkham, autre monument de la mythologie Batman, en fait sa priorité. Lorsque le Joker invite Batman dans l’asile, il nous invite à revoir notre avis sur le héros. Les destins croisés, presque identiques, de Bruce Wayne et d’Amadeus Arkham, créateur de l’établissement, forment ainsi l’argument le plus percutant. Après tout, Batman est peut-être aussi fou que les pires criminels qui lui font face… Voilà ce que Grant Morrisson veut nous faire dire dans sa première approche de l’univers du chevalier noir. Et pour cela, il peut compter sur Dave McKean, élève des beaux arts qui livre ici un somptueux assemblage de dessins, peintures, photos et collages, des années avant l’invention des logiciels de retouches numériques. Dérangeant, inquiétant, troublant, ce récit prend un malin plaisir à inverser les rôles pour faire de Batman un sujet de névrose. Radicalement original, l’asile d’Arkham est une expérience unique dans l’univers de Batman.
Un Long Halloween
Face à ce traitement atypique, Un Long Halloween pourrait faire pâle figure. Seulement, l’ouvre de Jeph Loeb est un manifeste parfait pour le chevalier noir, l’archétype même de la double lecture inhérente au personnage. Sous le modèle d’une intrigue policière, Loeb rappelle au monde que Batman est parfois surnomé « The World Greatest Detective ». En faisant du super-héros un simple enquêteur, l’intrigue rabaisse Batman à la violence la plus crédible qui soit. Les vilains sont présents, pour sûr, mes la plus grande menace, c’est Gotham. Une ville tentaculaire qui est incarnée par ses parrains, une mafia sans pitié, une hydre dont les têtes repoussent.  Batman ramené à ce niveau de trivialité, c’est là toute l’intelligence d’un Long Halloween, qui voit son héros lutter contre un serial-killer que l’on pourrait qualifier de réaliste. Parmi les publications Batman, l’œuvre n’est sans doute pas la plus originale, ni même la plus sensationnelle, mais c’est pourtant ma préféré. Le dessin de Tim Sale, d’une sobriété extrême,  frise l’élégance, et le scénario reprend l’essence même du personnage. Tout ce qui fait la puissance de l’univers Batman y est retracé : des doutes du héros aux personnages secondaires en passant par une ville omnisciente. Un must.
"Hush" en V.O
Et si malgré cette avalanche de superlatifs, certains ne sont toujours pas convaincus, DC a une parade infaillible : Batman Silence. Bien plus récent que toute les œuvres évoquées ici, cet arc magistral prolonge l’univers Batman autant qu’il le fait découvrir. Que vous soyez initié ou néophyte, Silence a le pouvoir de vous plonger dans un univers formé par 70 ans de publications. Jeph Loeb s’attaque une nouvelle fois au chevalier noir, et s’amuse à résumer toute la continuité du héros à travers douze chapitres. Une chronologie qui rend hommage à un des plus grands personnages de la culture populaire, ici sublimée par l’accessibilité de l’œuvre. Le dessin réaliste et dynamique de Jim Lee, dessinateur star, vous transporte dans cette histoire à l’intensité incomparable. Probablement moins philosophique que les graphic novels parus pour le chevalier noir, l’intrigue à le mérite de recourir à une nouvelle menace pour justifier son propos. Procédé bien connu -récemment ré-utilisé par Snyder et sa Cour des Hiboux- l’arrivée d’une menace jusqu’alors inconnue permet de briser la confiance du lecteur, qui croit souvent tout savoir d’un univers. Un divertissement de qualité, qui incarne à lui seul toute la temporalité de l’univers Batman?
L'autre TDKR
On pourrait s’arrêter là, mais on oublierait une œuvre polémique. Or tous les auteurs et/ou personnages connus en ont une. Celle-ci se nomme The Dark Knight Returns, et elle est signée par Frank Miller. Aujourd’hui crucifié pour ces propos extrémistes, l’auteur laissait librement filer sa pensée dans sa préface de 2006. Il y attaque les médias, mal moderne, ou encore l’inaction qui ronge nos sociétés. C’est pourquoi ce Batman, un vieux Bruce Wayne évoluant dans un futur proche, sera violent et déterminé. Après quelques années d’absence, le chevalier noir reprend du service, pour faire face à la criminalité extrême sévissant à Gotham. Miller explore la mythologie Batman au fil de pages, qu’il dessine lui même. Le story-telling comme le dessin, froids et résolus, finissent par faire écho à ce batman vieillissant, qui comme un boxeur exilé, revient batailler pour son titre. Ce titre, c’est Gotham. Et Miller ne se prive pas de la montrer sous son jour le plus funeste… gangs ultra-violents, meurtres gratuits, émeutes, voilà les nouveaux ennemis de Batman. Mais bientôt, le retour du chevalier noir attire les anciens super-vilains comme un meute de loups enragés. L’homme face à sa ville, voilà le sujet de ce Dark Knight Returns, qui présente Batman sous toutes ses facettes, de l’extrémiste refoulé au chevalier paria en passant par la légende urbaine. Un tableau justifiant à lui seul la complexité de l’univers du chevalier noir.
Vous l’aurez compris, les comic books sont loin d’être un genre creux, surtout lorsqu’on parle de Batman. Le chevalier noir, passé entre les mains des plus grands artistes de chaque générations, apporte ainsi son lot de réflexions philosophiques à travers un univers sombre, mais ô combien proche du notre. Alors un conseil, lisez.
Republ33k

2 commentaires:

  1. Salut !
    Bon ça fait un moment qu'on a pas eu de mises à jour, j'espère que tout va bien de ton côté et que tu as le temps de faire de la figurine.
    En passant merci pour l'article sur batman, j'avais appris pas mal de choses en le lisant.

    à bientôt

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    1. Merci, mais c'est plutôt Republ33k qu'il faut féliciter, je ne suis qu'un vil plagieur! :P

      Pour ce qui est de la 'gurine, c'est vrai qu'il y a un moment que le blog n'a pas eu de nouveautés fraîches, il va me falloir corriger cet écart!!

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